24/36 1944 – les fées veillent les jours sombres
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Date | 14/05/2022 |
Description | Pour expliquer là où je veux en venir, je reprendrai les mots de Michel Le Bris, disparu récemment : « Il était une fois … » dans des temps très anciens, évidemment, quand régnaient la superstition et l’ignorance. Avant que les lumières de la raison ne viennent nous éclairer. Comment depuis ce XXème siècle qui nous a vu naître, pourrions-nous croire aux fées, ce siècle si résolument moderne ? Le monde change mais le merveilleux reste, il ne meurt pas. Au cours des périodes les plus sombres, nous avons toujours eu besoin de nous « raconter des histoires ». Le projet qui suit a de quoi laisser perplexe les gens sérieux. Insérer le merveilleux en plein cœur d’un siècle où triomphent la raison et la technique, d’autant plus sombre qu’il s’agit là de l’année 1944, a de quoi dérouter l’imagerie traditionnelle du monde féerique. N’y a-t-il pas des situations où l’homme aurait davantage besoin de faire appel au merveilleux ? Le film « La labyrinthe de Pan » de Guillermo del Toro, en est le parfait exemple. Le merveilleux y devient le refuge d’une petite fille vivant les atrocités du fascisme. Notre période, parfois angoissante, n’a jamais autant fait appel aux super-héros pour rêver d’un avenir plus optimiste. Notre action se passe au cours de l’été 1944, en pleine libération de la Bretagne. La campagne bretonne est le terrain de combats, d’exactions, d’exécutions sommaires de SAS et de FFI par les nazis. Les sites à en conserver la mémoire sont nombreux, parfois perdus en pleine nature. Là, gisent au sol six personnes, exécutées après avoir été torturées, en pleine nature, au pied d’un dolmen, élément emblématique du paysage breton. La nuit tombante, le calme revenu, comme pour le dormeur du Val, la nature se veut accueillante et le dolmen a toujours eu une vocation funéraire, porte vers l’autre monde dans les croyances populaires. C’est le moment qu’ont choisi trois fées pour sortir de leur domaine. Elles qui font partie de la nature veillent les corps des défunts. Face aux atrocités, on se met à espérer, à croire parfois au surnaturel, aux super-héros, à vouloir échapper au réel, c’est ce que la photo signifie. Site : Dolmen de Roh Coh Coët en Saint-Jean-Brévelay (56) Figurants et costumes : Deborah Germain – Estherelia les songes de l’Hespérie, Svanhildr Sigurðardóttir, Laura Auger, Rémi Bourboulon, Sonia Bourboulon-Caugant, Pierre Le Don, Mathieu Gauthier, Marie Roleau, Alexandre Marson Maquillage : Lexane Paulay Un grand merci à Yves et Marie-Odile, Guillaume et Vincent. |
Folio | Légendes et fantastique |
Pixels | 7360 x 4912 |
Jpeg | 11 901 Ko |
Image | 105 915 Ko |
Cm/300 dpi | 62.31 x 41.59 cm |