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On doit à l'empereur romain Valentinien Ier (364-375) la structuration en 370 du Tractus Armoricani et Nervicani. Un réseau de forteresses s'étalant de l'embouchure de la Loire à celle de l'Escaut : des villes fortifiées, comme Venetis (Vannes) ou Namnetis (Nantes), mais aussi des citadelles comme le castellum de Brest, construit à la fin du IIIe siècle, celui d'Alet, ou l'éperon barré du Yaudet. Trop espacées pour complétement verrouiller l'accès aux côtes aux pirates germaniques ou irlandais, leur rôle principal constituait à sécuriser les routes commerciales de l'Atlantique et de la Manche.Rédigée vers l'an 400 la Notitia Dignitatum renseigne sur les troupes chargées de la défense de ces places fortes. On y retrouve les Mauri Veneti à Venetis (Vannes) et les Mauri osismiaci à Osismis (Brest ou Carhaix), toutes des unités chargées de la garde des frontières. Le nom des deux unités de Maures renvoie à une origine ethnique d'Afrique du Nord. Les Maures étaient notamment réputés pour leurs cavaliers légers. Ces deux corps étaient probablement issus d'une seule unité, répartie sur les territoires des Vénètes et des Osismes. On connaît l'emblème des Mauri osismiaci via plusieurs copies médiévales de la Notitia, il figure deux « esses », version à deux branches du célèbre triskell. Si l’unité a pu conserver des officiers et vétérans d'origine nord-africaine, le recrutement a dû se faire essentiellement sur une base locale une fois la légion installée en territoire osisme, et donc composée potentiellement de Germains et Bretons insulaires mais surtout d'Armoricains. Ici un centenarius, vétéran de l'unité, reçoit des volontaires à l'enrôlement, pendant que d'autres soldats observent la scène.Site : Kerlouan avec le curragh BriocModèles et costumes : Letavia avec Geza Frank et Peter Reinhard Hricak